(dernière mise à jour – juin 2018)
(Dans les affaires d’agression sexuelle)
Je veux maintenant vous mettre en garde contre le fait d’aborder la preuve avec des hypothèses injustifiées sur ce qu’est ou n’est pas une agression sexuelle, sur ce qui constitue ou ne constitue pas un consentement, sur quel genre de personne porte ou ne porte pas plainte pour agression sexuelle, sur quel genre de personne commet ou ne commet pas une agression sexuelle ou sur ce qu’une personne qui est ou a été agressée sexuellement dit ou fait ou ne dit pas ou ne fait pas. Il n’y a pas de victime typique ou d’agresseur typique ou de situation typique ou de réaction typique[2]. Je ne vous dis pas cela pour soutenir une conclusion donnée, mais pour vous vous mettre en garde contre la possibilité d’arriver à une conclusion fondée sur des idées fausses répandues.
Vous devez aborder ce procès avec un esprit ouvert et sans idées préconçues. À la fin du procès, vous devrez rendre une décision fondée exclusivement sur la preuve, en conformité avec mes directives sur le droit applicable.[3]
Voici quelques questions à examiner au cours de vos délibérations.
[1] Certains juges préfèrent ne pas mentionner dans leurs directives préliminaires les facteurs qui sont présentés sous forme de questions aux paragraphes [2] à [111]. En pareil cas, lire le paragraphe [1], mais omettre la dernière phrase.
[2] Voir R. c. D.D., 2000 SCC 43, au par. 65.
[3]D'autres directives sur la question des stéréotypes trompeurs peuvent être nécessaires selon la preuve présentée au procès. Voir R. c. Barton, 2017 ABCA 216, aux par. 159-162: « [Traduction] [E]n ce qui a trait au traitement de la preuve qui risque d’inciter le jury à s'appuyer sur des mythes discrédités et des idées stéréotypées en matière d'affaires d'infractions sexuelles, il est souvent insuffisant de simplement donner à ce dernier des directives quant aux principes juridiques. L'élément manquant et garantissant une interprétation et une application correctes de la loi réside dans l'explication des mythes sous-jacents que la loi est supposée démystifier. Il incombe donc au juge de première instance de donner, le cas échéant, bien plus qu'une mise en garde générale au jury quant à la possibilité de se fonder sur des mythes et stéréotypes à des fins irrégulières. »